Lena s’était laissée faire durant cette séance de streap à l’envers, y prenant même un plaisir certain.
Peut être avait elle imaginé un scénario digne de la réputation sulfureuse de son boy-friend.
Celui-ci, bien que tombeur averti, se montrait emprunté avec la douce Léna.
Ce n’était pas tant sa jeunesse et son apparente fragilité qui faisait que Tom se comporta de la sorte, car il ne se faisait aucune illusion sur le caractère marqué de la jeune fille.
Il ne voulait pas la décevoir tout simplement, voulait lui démontrer l’importance qu’elle avait pour lui et espérait secrètement qu’il en avait pour elle, même s’il ne voulait pas se l’avouer.
Mais son comportement trahissait les sentiments, pas encore totalement dévoilés, qu’il nourrissait pour elle.
Il avait opéré la même opération pour lui et tout occupé dans la fougue de son baiser, il ne prêtait que peu d’attention aux bruits des spectateurs qui avaient commencé à remonter les allées, pas plus que le toussotement d’une autre époque de l’austère ouvreuse que Lena s’évertua à lui rendre audible.
Le rire cristallin de son élue le plaça sur un registre nuageux que seul Cupidon avait du côtoyer et il se perdit dans sa main, la suivant aveuglément vers la lumière de la réalité.
Un arrêt entre les deux mondes parallèles agrémenté d’un nouveau baiser acheva de lui faire perdre raison.
Il avait largement dépassé les nuages cupidoniens et voguait, indifférent aux soucis passés et à venir, sur une crête de bonheur, laissant les doigts déjà experts de Lena remettre de l’ordre dans sa tenue vestimentaire.
Humm…ces doigts sur son torse pas encore remis de ses émotions…
Voilà, tu as tout l'air d'un garçon de bonne famille, maintenant
dit-elle après avoir désébouriffé ses cheveux, s’enfuyant gaie et alerte avec toute l’insouciance de ses vingt ans.
Quelle bouffée de bonheur qui venait de passer par là et marquer de façon indélébile la mémoire de Tom.
Depuis combien de temps n’avait-il pas ressentit pareil délice, ne s’était-il senti transporté vers des paradis aussi agréables. Il ne s’était jamais posé la question du plaisir de sa partenaire autre que celui physiquement partagé.
Et là, dans un lieu qu’il n’avait pas choisi, qu’elle lui avait imposé, ce qui avait primé avait été le plaisir et la jouissance de Lena…il lui avait cédé, lui avait obéi, sans s’en rendre compte…elle l’avait dominé…et avec son consentement elle avait joui de lui…et de cela il était heureux et en tirait une certaine fierté.
Les soucis reviendraient bien assez tôt…Micka et sa libération, Miranda et sa mystérieuse disparition…et le doute qui maintenant l’habitait…la guerre usante et stérile avec les Johnson…alors Tom voulait croire que le bonheur était possible, même si il apparaissait inaccessible au bout d’un chemin semé d’embûches.
Tom déboucha à sa suite dans la rue, ou les lumières pour noctambules annonçaient que la nuit ne faisait que commencer.
Lena sembla tout d’un coup se recroqueviller dans cet univers si profondément adulte et timidement lui demanda si il irait à la fête…la traditionnelle fête de l’été…
«Bien sur que j’y serais…et je compte bien te jeter à la mer !!! » l’embrassais-je dans le cou.
Tiédeur de sa peau, saveur de sa jeunesse, prolongement de la magie du cinéma…
Et c’est le bras autour de ses épaules que nous empruntâmes le chemin qui menait à son appartement.
«J’ai envie de me réveiller à tes cotés… »
Intonation qui marquait une envie tout en lui laissant son libre arbitre.