Helena arriva relativement tôt sur la plage. Elle était vêtue d'une robe à bretelles sous laquelle elle portait un bikini noir deux pièces et de petites sandales qu'elle avait ôtées et qu'elle tenait par les brides.
Pieds nus dans le sable encore chaud, elle déambula sur la plage, s'approcha du feu et alla écouter des chanteurs qui grattaient leur guitare non loin de là.
Pas mal d'étudiants s'étaient rassemblés autour des musiciens et Helena se mêla à eux.

L'air commençait à véhiculer des odeurs de grillades et la jeune fille se demanda si elle allait chercher une assiette pour grignoter tout de suite, ou non. Elle aurait bien volontiers partagé son repas avec Tom, mais il n'était pas là. Trop tôt pour lui, sans doute…

Elle se perdit dans une rêverie et repensa à la soirée qu'elle avait passée avec lui, trois jours plus tôt. Ils s'étaient embrassés au cinéma, et Lena ignorait totalement où cela allait la mener. C'est d'ailleurs ce qu'elle appréciait, avec Tom. On ne savait jamais de quoi le lendemain serait fait et de quoi le jeune homme était capable. Les femmes le trouvaient charmants quand il y mettait du sien, et odieux quand il buvait trop et devenait trop insistant et macho. Quelle serait son attitude, ce soir ? Aucune idée…
Au cinéma, il avait décidé d'être sage, sans doute parce qu'il trouvait plus d'intérêt à une amitié avec elle que d'aller plus avant.
Après réflexion, Helena était perplexe. Elle serait déçue si une aventure avec Tom gâchait leur amitié. Ils finiraient pas se perdre de vue et ce n'était pas dans ses projets….

Elle finit par réaliser que le grand brun à côté d'elle – John, il était en terminale avec elle - était en train de lui adresser la parole.

Pardon ? Non… Je n'ai pas encore très faim, merci…

Elle regarda sa montre et pensa qu'après tout Tom pourrait bien arriver vers deux heures du matin.

Oh ! Et puis, si ! Je vais prendre une cuisse de poulet grillé !

John partit vers les grillades tandis que deux autres garçons lui tendaient un verre.

Eh bien ! dit-elle en riant en prenant le propre verre d'un troisième.

Quand John revint avec son assiette Helena était entourée de cinq garçons qui étaient en train de persuader la jeune fille de prendre un bain de minuit avec eux.
Elle ne répondit pas, faisant la coquette, et alla s'asseoir sur un petit rocher pour déguster le pilon grillé, entraînant à sa suite sa horde d'admirateur.
Elle riait de leurs plaisanteries mais réalisa que ces grands dadais allaient la masquer aux regards d'un nouvel arrivant éventuel.

Asseyez-vous, les garçons ! Je manque d'espace vital et vous faites écran !

Ils s'assirent autour d'elle et revinrent à la charge en échangeant des signes de connivence.

Allez, Lena, un bain de minuit ! Ne nous dis pas que tu es devenue timide !

Je me suis baignée l'année dernière et celle d'avant, c'est suffisant !

Alors raison de plus ! On ira tous et on te veut avec nous ! La fête de l'été sans Helena avec nous pour le bain de minuit ce n'est pas la fête de l'été !

Elle vous mène en bâteau, les gars…. Bien sûr qu'elle ira ! Ou alors elle ne s'appelle plus Helena Lake mais sœur Helena !

Ca dépend ! J'attends Tom Chris… S'il n'est pas là à 23 h je vous promets d'y aller avec vous, ça vous va ?

Les garçons se congratulèrent et certains allèrent se chercher une assiette, d'autres une boisson, tandis qu'Helena allait rapporter la sienne et se dirigeait vers une chanteuse dotée d'une fort jolie voix. Elle resta un moment à l'écouter puis parla avec des anciennes amies de classe, avant de voir arriver ses copains qui n'avaient pas oublié sa promesse et qui vinrent à nouveau l'encadrer.

Il est 23 h, Helena ! Et personne n'a vu Tom… Maintenant, tu dois tenir parole.

Mais oui ! Mais le bain de minuit c'est à minuit, je vous signale ! Dans une heure, pas avant, il faut respecter les traditions.

Ok, ok ! Et sans ton maillot, Lena, il faut respecter les traditions

Quand ça va pas, ça va pas.

Tom avait fréquemment la tête ailleurs depuis cette soirée au cinéma avec Helena.
C’était bien la première fois qu’il ne cédait pas de façon primaire à un tel rapprochement avec une jeune femme.
Mais pour Helena, il voulait le must…faire abstraction de tout environnement pour n’être qu’eux deux dans leur univers de plaisir.
Et depuis il accumulait les petits oublis de la vie quotidienne.

Son portefeuille oublié chez le coiffeur il y a deux jours lui avait néanmoins permis de passer un chouette moment de tendresse avec sa petite sœur Amy.
Et ce soir il avait tout simplement oublié de faire le plein de sa voiture, et vu l’heure tardive, il devait traverser toute la ville pour aller faire son ravitaillement à la station du centre commercial.
Ce n’était pas un drame en soi car il n’avait pas de rendez vous précis, mais il arriverait plus tard à la plage.
Il n’avait pas rendez vous avec Helena mais il espérait bien la rencontrer lors de la fête et ce contretemps l’avait un peu énervé.

Il se gara sans difficultés sur le parking et attrapa son sac sur le siège arrière…serviette et maillot qu’il n’avait pas eu le temps de passer…mais en général le bain de minuit se passe de protocole…

Il déambulait de groupes en groupes, serrant des mains en passant ou embrassant c’était selon.
Ses yeux animés d’une fièvre chercheuse ne s’attardaient pas sur qui n’était pas Helena.

« Helena ? oui elle était avec John et ses potes tout à l’heure…vu l’heure elle doit être dans l’eau maintenant…il me semble qu’elle avait perdu un pari ou quelque chose comme ça…non attends Tom…oui, c’est ça…si t’étais pas la à 23 heures, elle allait partouzer avec eux dans la mer…c’est con hein…… » mais la fin de la phrase ne passa pas les lèvres de Paul tant la gifle fut violente…

Souffle court Tom dévala la pente de la dune et repéra de suite les cinq avides du spectacle qu’ils pensaient s’offrir…
Tom s’immobilisa et regarda la scène, croisant le regard de John, alors qu’Helena lui tournant le dos venait de faire glisser sa jupe le long de son corps, que la clarté lunaire rendait plus sublime encore…

Pouvait-il inverser le cours des choses en se manifestant ou devait-il laisser Helena aller au bout de ses choix…

Une chose était certaine dorénavant, il tenait à elle…mais elle ne lui appartenait pas…
Il toussota simplement qu’elle sache qu’il était présent…et qu’elle puisse agir en connaissance de cause.

Peter arriva à la fête avec son cher carnet à dessins, comme toujours dans ces circonstances. Il prenait toujours plaisir à capter une image lors de ces évènements, une expression ou un sourire. Il était déjà tard et la fête battait son plein. On avait allumé un feu et l'air était doux, une légère brise faisait voler légèrement les cheveux des filles.

Il partit chercher une grillade et mangea tout en observant les autres. Les organisateurs n'avaient même pas oublié de poser ici et là des canapés directement dans le sable !
Déambulant de gauche et de droite il s'éloigna un peu du DJ pour aller écouter quelques musiciens qui chantaient un peu plus loin, accompagnant le morceau qui jouait en fond sonore.

Pete était surpris de ne pas y trouver son cousin, qui n'était pas le dernier pour venir à ce genre de party, toujours à l'affût d'une bonne fortune et d'une demoiselle peu farouche. Il se souvint soudain qu'il avait un procès dans l'après midi, l'affaire Dean si sa mémoire était bonne... Sans doute était-il retourné ensuite à son cabinet avant de repartir chez lui se préparer pour venir plus tard…
Etonnant quand même qu'il ne fasse pas acte de présence lors des bains de minuit, mais il n'était encore que 23h.

Pour sa part, Peter en profiterait sûrement pour croquer quelques minois, peut-être même pourrait-il saisir une naïade sortant dde l'onde…

Le solitaire alla s'accoter à un petit rocher, installé dans le sable, et sortit crayons et fusains tout en observant les fêtards. Un peu plus loin un groupe de lycéens entouraient une jeune fille et la pressait d'aller prendre son bain dans le plus simple appareil. L'attention du peintre se fixa sur eux et plus précisément sur la blondinette élancée qui était leur centre d'intérêt.

*Joli modèle pour un nu…* pensa-t-il en l'observant d'un regard professionnel.

Il ignorait si elle allait satisfaire au désir de ses jeunes admirateurs mais il décida de ne pas la perdre de vue. En attendant, il jeta quelques coups de crayons pour commencer à fixer les traits de son visage.

Le grand soir, fête de l’été, fête de la musique et dans un autre sens, le jour de la libération de Micka, une bonne journée en somme qui se poursuivait par une fête de la musique organisée sur la plage et qui s’achèverait tard dans la nuit…ou le lendemain !!
Joey avait pu s’inscrire à temps pour pouvoir chanter sur scène, dans un ordre de passage elle se trouvait être la septième sur une vingtaine d’inscrits, comme quoi, tout le monde s’était inscrit au dernier moment.
Ce n’était pas plus mal puisque passer en premier n’était pas quelque chose qu’elle adorait, enfin bref…Cela lui laissait largement le temps de se préparer et d’accorder sa guitare…juste histoire de vérifier la sonorité de ses cordes.

Après un peu plus d’une heure ce fut le tour de Joey, elle jeta un bref coup d’œil dans la petite foule en espérant peut-être y voir apparaître Micka, ce qui n’était pas le cas…

Chaque participant avait droit à deux ou trois chansons, et oui la fête devait durer toute la nuit et à 19h il y avait déjà du monde qui s’étaient rassemblé près de la scène pour écouter les premier participants. Joey avait prévu une seul chanson de sa composition, un morceau simple qui fait référence au monde qui nous entoure et la place qui nous est désignée, une musique plutôt entraînante d’ailleurs, chantée avec le sourire, le public avait semble t’il apprécié à en juger par leurs applaudissements.

Pour la chanson suivante, Joey pris place sur une chaise légèrement haute afin d’être dans la position la plus confortable pour jouer de la guitare. Elle rabaissa un peu le micro, se racla un timidement la gorge puis pris la parole en s’adressant au public.

« Je vais vous interpréter une chanson de Sinead O’Connor !! Ca s’appel « Nothing compares to you !! »

Autant lorsqu’elle chantait la jeune femme se sentait à l’aise dans sa bulle, autant lorsqu’elle s’adressait aux gens elle était quelque peu intimidée, se pourquoi elle ne perdit pas de temps pour enchaîner sur la seconde chanson. Joey ferma les yeux afin de retrouver sa concentration, un geste grattant les cordes qui s’accordaient harmonieusement et elle débuta sa chanson.

Cette chanson était d’ailleurs assez complexe, il fallait faire ressortir ses sentiments les plus profonds, ceux venant du cœur, ceux venant du passé pour se rappeler de sa rupture avec Micka, car oui cette chanson parlait de rupture mais d’un amour toujours présent son petit cœur de marbre qu’elle n’ouvrait que pour chanter, s’ouvrant pour transmettre sa tristesse, sa douleur d’un amour à sens unique, sa douleur d’un amour perdu…
La tristesse et le désespoir pouvait se lire sur son doux visage, et pourtant le son de sa voix restait claire, beau et mélancolique…

Arrivée au premier refrain, la jeune femme ouvrit les yeux et regarda droit devant elle, c’était le silence le plus calme, ils écoutaient comme s’il partageaient sa peine, parfois elle regardait vers le ciel étoilé comme pour laisser sa musique s’élever dans les airs ou comme le hurlement du loup noir qui meurt d’amour un soir de pleine lune et qui offre son chant envoûtant à la lune qui l’illumine de son reflet nacré.

C’était à peu près la même chose pour Joey, elle était cette louve qui par sa musique, son chant et ses paroles, s’adressait à celui qui y prêterait l’oreille, qui viendrait la délivrer de sa souffrance et illuminer son cœur.
Ses pensées se tournaient vers le même homme, le seul homme qu’elle n’ai jamais aimé autant que lui, obsédant son esprit jamais il ne l’avait quitté, à la fois son premier amour oui peut-être à sens unique mais un amour quand même puisqu’il fait autant souffrir…qu’une lame de enfoncée en plein cœur. Une maladie d’amour, noyée d’espérance qu’un jour peut-être les choses s’arrangeront…difficile d’y croire !! Joey regarda à nouveau la foule plus importante qui s’était rassemblée, certains d’entre eux avaient lever le bras en l’air et faisaient valser lentement leurs briquets, créant ainsi un deuxième ciel étoilé, il ne manquait plus que la lune et ses reflets…

D’un regard balayant la foule conquise, sont regard s’arrêta vers une ombre qui se faufilait entre les gens, par l’éclairage de certain lampions disposés en guirlande au dessus d’eux, Joey constatait que c’était bel et bien Micka qui était là, à la regarder. Elle sentit comme une picotement en elle, il était venu finalement, tout comme lui un peu plus tôt dans la journée, au tribunal il lui avait adressé un regard de remerciement d’être venu, là c’était pareil…échanges de regard sans besoin de se mêler à la parole pour se comprendre.

Ils se connaissaient si bien, étaient pour ainsi dire pareil, les mêmes comportements, toujours sur la même longueur d’ondes, le maître mot "s’amuser"…peu être un peu trop pour Micka qui avait trouvé une autre partenaire de ‘jeu’ mais même deux ans après rien ne c’était altéré, la preuve ce jour !! A qui la faute alors d’avoir triché, Micka parce qu’il était allé voir ailleurs ? Ou Joey qui avait trop abaissé sa garde en laissant ses sentiments prendre le dessus !? Une éternel question sans réponse…

La fin de la chanson sonna, Joey se repris en renfouissant ses sentiments au plus profond de son être, elle remercia la foule qui avait carrément doublé si ce n’est plus et qui lui faisait une ovation des plus touchantes, Joey leur adressa un sourire puis laissa la place libre de la scène aux autres participants qui allait enchaîner. Guitare en main, elle adressa un simple regard vers Micka suivi d’un petit sourire l’invitant à le rejoindre de l’autre côté du plateau. Chose faite, Joey replaça son instrument de musique dans sa house protectrice, Micka arriva alors…

« Je pensais que tu viendrais pas, je t’ai vu qu’à la fin !! C’est sympa que tu sois venu !! »

Fit-elle simplement sur un ton des plus normal, plus aucunes traces de se visage mélancolique qui paraissait sur scène, comme s’il s’était simplement…envolé. Petit sourire moqueur trônant au coin de ses lèvres elle ajouta même en sortant une petite bouteille d’eau de son sac…

« Ca te dis d’aller prendre l’air un peu plus loin !? Là-bas tiens, y a personne !! »

D’un geste de la tête, elle désigna un petit ponton sur l’eau, il est vrai qu’il était inoccupé, et c’était parfait pour la jeune blonde qui avait besoin d’un peu de calme. Elle but une gorgée de sa bouteille d’eau, effet rafraîchissant et désaltérant efficace !^^

Dès sa sortie de prison Michael s'était rendu chez lui, s'était délesté des vêtements qu'il portait quand il avait été incarcéré et les avait directement jetés à la poubelle. Trop de mauvais souvenirs : c'était dans ces vêtements aussi qu'on l'avait arraché des bras d'Esse pour l'enfermer dans cet enfer dans lequel il avait vécu 7 mois.

Il avait pris une douche, utilisé avec délice un gel parfumé, luxe qui lui avait interdit si longtemps, et s'était rasé et coiffé. Il irait ce soir à la fête de l'été comme il l'avait promis à Joey, mais en attendant il irait se promener dans les rues pour profiter de sa liberté retrouvée.
Micka descendit et marcha longtemps, ne se lassant pas de regarder autour de lui et de redécouvrir sa ville, les endroits familiers… Il évita toutefois ceux dans lesquels il avait trop de souvenirs avec sa fiancée disparue, principalement le parc et le kiosque.
Il termina ses pérégrinations en s'achetant quelques vêtements, deuxième plaisir de la journée. Le soir commençait à tomber quand il rentra chez lui.

Il regarda les infos, entendit parler de lui, et éteignit après les prévisions météorologiques. La pluie ne viendrait pas gâcher la fête et la température serait agréable. Il enfila un boxer de bain avant de se rhabiller, prit deux serviettes et récupéra sa voiture au garage.

Un moment plus tard il se garait près de la plage. Il laissa ses chaussures dans la voiture et se dirigea vers le feu qui dispensait une lumière orangée. Tandis qu'il foulait le sable il entendit s'élever une voix qu'il connaissait bien. Joey… Joey était en train de chanter et le silence s'était fait autour d'elle. Il fallait reconnaître qu'elle avait une très jolie voix et Micka avait toujours pris plaisir à l'écouter. Elle était perchée sur un haut tabouret et chantait les yeux fermés, complètement immergée dans sa chanson, vivant les paroles qu'elle chantait. Une sacrée interprète ! Il se faufila au milieu du public pour se rapprocher de la petite scène.
Comme si elle avait senti sa présence elle ouvrit les yeux et leurs regards se rencontrèrent. Micka fit un léger clin d'œil et Joey sembla contente de le voir.

Dès qu'elle eut fini elle lui fit signe de la rejoindre derrière le plateau, ce qu'il fit. Elle lui dit qu'elle ne l'avait pas vu tout de suite et qu'elle pensait qu'il n'allait pas venir.

Je t'avais dit que je viendrais, Joey… dit-il en lui plaquant un gros baiser sur chaque joue. Et puis je n'aurais pas manqué l'occasion de t'écouter chanter… Tu as acquis une maîtrise que tu n'avais pas auparavant, tu sais ? Tu as fait d'immenses progrès. Et quelle prestation pour le dernier morceau, c'était très émouvant ! On aurait dit que tu vivais littéralement ce que tu chantais et qu'il y avait un vécu derrière. Une grande interprète, vraiment…

Elle eut ce petit sourire moqueur qu'elle arborait souvent, elle n'aimait pas les compliments, et lui proposa d'aller s'asseoir sur le ponton.
Lorsqu'ils sortaient ensemble ils allaient souvent s'asseoir là pour regarder l'océan, riant des embruns qui les trempaient quand elle était agitée. Mais ce soir la mer était plane, pas de risque d'être éclaboussés.

Attends-moi là ! dit-il tandis qu'elle débouchait une petite bouteille d'eau. Je reviens tout de suite !

Il fila vers sa voiture, prit une couverture dans le coffre ainsi que les serviettes qu'il avait emportées et redescendit sur la plage. Il choisit au passage une bouteille de champagne déjà ouverte, deux verres et revint près de Joey chargé de son fardeau. Ils marchèrent un moment, le ponton étant éloigné de la fête, et micka installa la couverture pour qu'ils puissent s'asseoir au sec.
Après s'être déshabillés, portant chacun son maillot en dessous, ils s'installèrent et trempèrent les pieds dans l'eau encore tiède.

Michael servit le champagne et ils trinquèrent à sa libération. Ils parlèrent un moment, sirotant le breuvage pétillant, et Micka les resservit. Après le troisième verre ils se turent, silencieux et complices, savourant la douceur du soir.

Joey remonta les jambes sur le ponton, l'eau commençant à fraîchir. Micka prit l'une des serviettes, s'accroupit et posa l'un des pieds de sa compagne sur ses cuisses. Il essuya doucement la peau satinée puis saisit son autre jambe qu'il sécha également. Ayant terminé il lui jeta un coup d'œil, laissant ses doigts frôler le galbe parfait de son mollet, remontant lentement jusqu'à son genou. Sa main s'attarda un moment à cette douce caresse et reprit doucement son ascension.

Joey… murmura-t-il d'une voix rendue rauque.

Le regard troublé par un désir qu'il avait du mal à cacher il se rapprocha d'elle, la prit par les épaules en fichant ses prunelles claires dans les iris azurés et l'allongea doucement sur la couverture. Il joua un moment avec les mèches blondes sans la quitter des yeux et son visage s'abaissa progressivement vers le sien. Ses lèvres vinrent à la rencontre de celles de la jeune fille avec douceur, avant d'investir sa bouche ardemment, sa langue se mêlant à la sienne pour un baiser impérieux et pressant.

L’appartement mis à la disposition d’Allan par sa patronne manquait véritablement d’intimité.
N’importe qui grimpant à l’étage pouvait en un coup d’œil circulaire voir tout ce qui se passait dans les pièces, quelle que soit leur affectation, ou presque…
Allan attendit donc que la voiture de Madame Strafford ai disparue pour installer ces quelques affaires dans ce logement qui sera vraisemblablement agréable quand les travaux seront achevés, et si bien sur il n’est pas dérangé régulièrement par la présence de la propriétaire des lieux.

Après sa douche, il passa un tee-shirt et un jean à même la peau et descendit dans le bureau.
Il trouva les clés de la camionnette et la fit démarrer sans difficultés.

Il descendit l’artère principale à allure réduite, autant pour découvrir la ville que pour laisser aux gens le temps de dévisager celui qui conduisait le véhicule à l’enseigne de la station.
Nul doute que son petit périple ferait jaser, mais il avait cru comprendre qu’il était « fortement autorisé » à se rendre aux festivités et ayant reçu le trousseau de clés de la station,il pouvait se servir du véhicule.

* si je dois me faire engueuler eh bien tant pis et comme ça je serais fixé rapidement sur son état d’esprit.*

La direction de la plage était fléchée et de toute façon la musique servait d’indicateur de façon plus précise encore.

Allan se gara un peu à l’écart et marcha doucement vers la plage ou était installée une scène ou des chanteurs y allaient de leurs chansonnettes affichant des qualités très différentes.
Il fut sensible à la voix d’une jeune chanteuse, mais elle disparut de la scène à la fin de sa chanson et partit en compagnie d’un ami à elle vraisemblablement.

Il faillit heurter un jeune, qui avait l’air pas mal déchiré, à proximité du bar et jeta malgré lui un regard vers les tables et à l’intérieur.
Sa patronne était somme toute la seule personne qu’il connaissait et cela l’aurait rassuré de pouvoir parler à quelqu’un, bien qu’il douta oser l’approcher si d’aventure elle avait été présente.

Il fut attiré par un petit mouvement de foule et le suivit instinctivement.
Quelques dizaines de personnes étaient agglutinées sur un petit terre-plein et assistaient ravies au streap-tease d’une jeune et jolie blonde qui ne semblait pas effarouchée de se retrouver entièrement nue sous le regard parfois grivois des gars qui l’entouraient.
Son regard était dirigé dans sa direction et Allan se demanda si c’était lui qu’elle regardait avec insistance, mais déchanta rapidement en constatant qu’à ses cotés un mec braquait son regard sur elle de façon intense.
Visiblement les deux protagonistes se connaissaient et même plus que ça, puisque le jeune homme entama à son tour un savant déshabillage pour se retrouver à son tour dans le plus simple appareil.

Pari, défi…mise au point entre deux partenaires…Allan ne savait pas trop, mais ne quittait pas la blonde des yeux, tant elle lui paraissait à ce moment rebelle et décidée à se battre pour garder ce qu’elle pensait être en droit de conserver…
Attitude qui ne pouvait que lui plaire, lui qui avait toujours lutté pour obtenir et ensuite conserver le peu qu’il possédait.

Bien que ne sachant pas ce qu’il se passait, il opta d’entrée de jeu pour être du coté de la jeune fille et se promis de lui venir en aide le cas échéant, y compris de l’accompagner dans sa croisade actuelle jusqu’à l’océan si il le fallait.

Tout à ses réflexions, Allan fut ramené sur le devant de la scène, car les groupies de l’homme nu avait également jeté leurs vêtements et l’entraînait vers l’océan, après qu’il eut apostrophé un certain John, mettant en doute sa virilité.

La naïade blonde n’avait pas encore réagi et sagement Allan attendit qu’elle le fasse, la fixant de son regard noisette dans l’espoir de capter son attention.

Décidemment son arrivée à Somber City se révélait être des plus originales et ce n’était pas pour lui déplaire.

Willow ne répondit pas à Brian, du moins, pas tout de suite. Elle essayait plutôt de retenir les larmes qui scintillait dans ses yeux... Mais pour le jeune home, ce silence était insoutenable. A chaque seconde, il s'estimait encore heureux d'être debout.

Les lèvres de Willow finirent par s’animer. « Tu ne peux pas me dire ça... » lui dit-elle. Sur le coup, il se dit que c’était la seule réponse qu’elle lui donnerait, un espèce de sous-entendu qui signifiait « je t’ai oublié, ça y’est, j’ai passé le cap ». Mais quelques secondes plus tard, elle finit sa phrase, en ajoutant qu’il devait s’occuper de petit Brian avec Manon... Il est vrai qu’il avait des responsabilités de père, maintenant, mais il ne se sentait pas obligé de rester avec la mère de son enfant... Et puis, à part lui verser une pension, Brian n’avait pas encore été très utile à son fils... On aurait dit que Manon refusait de lui montrer. Pourtant, il n’avait pas encore l’âge où on a honte de nos parents, même ci ceux-ci son des drogués finis! Il comprendrait cette attitude si Brian junior avait été adolescent, mais ce n’était pas encore le cas.

Brian chercha ses mots, une réponse subtile, pour dire qu’au fond, il se fichait un peu de Manon et son gamin... Mais il se rendit compte à ce moment là, que Willow se mettait à sourire. Enfin, ce n’était pas un sourire extraordinaire, mais tout de même! Il ne comprit pas pourquoi elle souriait, surtout dans ces circonstances! Ou bien peut-être que c’était lui qui déjantait... Néanmoins, une foule de questions lui brûlaient les lèvres...

Est-ce… Est-ce que tu m’aimes encore ? Même après Halloween ? Même après ce que je t’ai fait à la St Valentin ? Même après le retour Manon ? demanda-t-il, avide de réponses. Tu sais, Will, je crois bien que je m’en tape de ce gosse, c’est pas le mien, j’en veux pas ! Manon me ruine avec la pension, et… Et c’est tout !

A l’intérieur, Brian commençait à sentir la colère montait, mais pourtant, il parlait avec une voix lente, calme, et un peu cassée...

Et... Et pourquoi tu souris? Hein? Tu trouves ça amusant…?

Il est vrai que l’expression de Willow était indescriptible... Les larmes en haut, le sourire en coin en bas. Soudain, son regard fut attiré par la scène, ou quelqu’un jouait... Il mit un moment à reconnaître la chanson, les sons ne lui parvenaient pas bien. Il finit par reconnaître une chanson de The Hives. Celui qui chantait l’avait littéralement massacré. (Pardon Kevin, c’est le personnage qui veut ça xD) Il essayait de se concentrer pour voir à quoi ressemblait le chanteur, sa voix lui était familière...

Manon était toujours sur son canapé, seule… C'était la première fois d'ailleurs, d'habitude elle fonçait vers l'eau pour prendre un bain de le plus simple appareil ou elle buvait avec des personnes de son âge. Mais cette fois ci, elle avait décidé d'attendre Brian avant de s'amuser. Elle jeta quand même un œil aux personnes qui se divertissaient, voulant presque être à leurs places, ou souhaitant qu'elles viennent en disant "T'as l'air seule, viens avec nous !". Mais rien de tout ça… Chaque groupes étaient déjà fait et Manon aurait été de trop.
Elle regarda un chanteur super mignon, interpréter "Tick Tick Boom" et ses yeux dévièrent vers la plage. Le petit sourire qu'elle avait eu en regardant le chanteur disparut en moins d'une seconde. Elle tourna rapidement la tête vers le sable, blessée par ce qu'elle venait de voir. Willow, la gamine riche, était en train d'embrasser Brian, le père du soit disant enfants de Manon…
Pourquoi avait-elle vite détourné son regard, elle n'était pas amoureuse lui.

*Moi aussi je l'ai déjà trompé, avant*

Avant… Cette fois ci, la brunette était curieusement restée fidèle et l'avait attendu bêtement sur un canapé, alors que lui était déjà passé à autre chose. Et dire qu'elle avait inventé un Brian Junior pour qu'il reste avec elle, n'imaginant pas qu'il préférerait Willow à son fils fictif…

*J'ai plus de points communs avec lui, mais il est quand même attiré par cet ange aux cheveux décolorés…*

Pensa-Manon en relevant la tête, les yeux dans le vague. Elle qui avait choisit de ne jamais se lier, trouvant ça beaucoup plus simple, et beaucoup plus distrayant, vu qu'il n'y avait jamais de déceptions ou de chagrins d'amour, s'était trompée sur toute la ligne. Résultat, elle n'avait rien dans sa vie, pas d'amour, pas d'études, pas de job…rien à part sa drogue. D'ailleurs elle avait bien besoin d'une bonne dose. Elle se leva et regarda une dernière fois "le couple de l'été" qui était à présent rentré dans l'eau, consciente que de les regarder s'embrasser langoureusement ne servait à rien à part à se faire du mal et marcha rapidement, pour quitter la fête.

Gwen était rentrée vers 21h30 chez elle, après avoir animé un groupe de discussion sur la sexualité avec de jeunes adolescents. Elle était ravie des résultats, mais aussi exténuée. Pourtant, cela ne l’empêcherait pas de se rendre à la petite fête d’été sur la plage. La jeune femme se doucha, se sécha les cheveux le plus naturellement possible également. Elle enfila un maillot blanc, une pièce ouvert sur les côtés, absolument élégante, comme toujours. Par dessus, elle revêtit une mini-jupe en jean très pâle. Un peu de maquillage et elle était prête pour la fête.

Avant de sortir, elle laissa une note à sa mère sur la table de la cuisine, attrapa son appareil photo et sortit, accompagnée de son immense boerboel, Duke, qui ne la quittait jamais. Il la suivait comme son ombre, le regard vaillant et un sourire béat se dessinait sur sa gueule lorsqu’il trottinait aux côtés de sa maîtresse. Elle le tenait en laisse, bien qu’il n’en avait pas besoin, car les gens craignaient souvent un chien si imposant.

Arrivée à la plage, Gwen ôta ses sandales et courut vers ses copines de l’équipe de cheerleaders. La plupart était déjà en état d’ivresse et la soirée commençait à peine! Il restait quelques minutes avant 23h00 et la fête était déjà bien entamée. Des défis se lançaient, on chantait et dansait un peu partout sur la plage. La jeune universitaire saluait tout le monde, son côté sociable ressortant lors de ces fêtes.

Gwen sortit son appareil photo et un objectif, prête à passer à l’attaque. Elle photographiait les couples, les chanteurs et chanteuses sur scène, le reflet de la lune sur l’eau, son chien gambadant, l’air pataud, derrière quelqu’un qui lui tendait la main… Tout était un prétexte pour prendre une photo!

*Aaaah, quelle magnifique soirée!*

Lorsque minuit sonna, elle vit des gens se préparer pour le traditionnel bain de minuit, chose qu’elle trouvait amusante, mais qu’elle regardait de loin. Elle était bien trop pudique pour cela! La jeune femme trouvait d’autres manières pour s’amuser. D’ailleurs elle se dirigea vers un canapé, fixa la laisse de Duke à une des pattes et alla danser un peu plus loin, toujours un œil sur son gros toutou.

Au fond d’elle-même, elle souhaitait que quelqu’un vienne se joindre à elle, car danser seule, c’est un peu triste! Gwen pensa avec regret que sa sœur aurait aimé être de la partie, mais elle était en voyage au Nicaragua, en aide humanitaire.

*Ce n’est pas grave, il y aura d’autres fêtes avec Jia LI…. En attendant, profitons de celle-ci!*

Elle dansa de plus belle, écoutant d’une oreille Kevin qui chantait un peu plus loin à qui elle adressa un magnifique sourire. Il avait une très belle voix et semblait séduire les filles. Se disant qu’elle tombait un peu sous son charme d’artiste-chanteur, elle secoua la tête, un petit sourire en coin toujours sur le visage.

Le regard de Tom n'avait pas dévié de celui d'Helena, jusqu'au moment où il s'égara vers celui de John pour revenir à nouveau se ficher dans le sien. Elle y lisait un certain défi masquant… une certaine complicité entre eux ? Elle le souhaitait inconsciemment mais était loin d'en être certaine, surtout après avoir contemplé la brigade d'inutiles qui entourait le jeune homme trop accessible au charme féminin.

Elle le vit déboutonner lentement sa chemise, la jeter de côté et faire glisser son pantalon au sol, dévoilant un corps mince à la musculature fine et longue qui n'aurait pas déparé l'atelier d'un statuaire amateur d'antiquités grecques.
La blondinette se demanda s'il allait ôter le dernier vestige vestimentaire qui le protégeait encore de l'attentat à la pudeur mais elle n'eut pas à se poser la question bien longtemps : une jeune fille, qu'elle qualifia de mauvaise foi immédiate de laide et vulgaire, ce qui était loin d'être le cas, se rapprocha bien trop près de Tom au goût d'Helena. Elle vit son bras s'avancer sans pouvoir observer ce qu'elle faisait mais devina facilement que sa main s'égarait dans le bas du dos de Tom, incitant celui-ci à se séparer de son seul sous-vêtement.

Lena se crispa insensiblement. Ce n'était certes pas la première ni sûrement la dernière qui poserait sa main sur Tom, il fallait bien s'y résoudre, mais elle réalisa que le contact qui se produisait sous ses yeux avait engendré un aiguillon de jalousie qu'elle tenta de repousser tant bien que mal.
Satisfait de lui-même, il provoqua John en tentant d'affirmer ses qualités viriles, sarcasme que le lycéen ne releva pas.
Elle vrilla un regard plus glacier que jamais dans le regard émeraude, affichant une indifférence qu'elle ne ressentait pas. Cela fut d'ailleurs de courte durée car l'essaim bourdonnant entraîna le jeune Chris vers la mer.

Helena était maintenant seule milieu de ses congénères bruyants. A présent de mauvaise humeur elle leur conseilla de suivre l'exemple.

Vous ne comptez pas vous baigner tout habillés, si ? bougonna-t-elle. Qu'est-ce que vous attendez pour en faire autant ?

Constatant qu'un jeune homme n'avait pas suivi le groupe de Tom et quêtait son attention elle le regarda, intriguée, et un léger sourire vint effleurer son visage pour lui rendre un aspect joyeux. Brun, séduisant, une bouche sensuelle, rien de vraiment repoussant chez ce charmant garçon… Son sourire s'affirma un peu plus en s'adressant à lui.

Je ne vous ai jamais vu à la fête de l'été, les années précédentes… Vous êtes de passage à Somber ? demanda-t-elle, inconsciente de sa nudité et ignorant le mouvement de dépit qu'elle sentit chez John à ses côtés.

Vous voulez vous joindre à nous ? Cette fête est incontournable à Somber pour ceux qui aiment s'amuser. Et puis c'est une façon sympa de faire connaissance, vous ne trouvez pas ? fit-elle avec une expression légèrement provocante.

Elle souhaita ardemment qu'il accepta, ayant toutefois l'impression vague de l'utiliser aux fins de se livrer à une douce vengeance envers Tom, mais repoussa cette idée dérangeante puisqu'elle faisait barrage à ses projets immédiats.

Allez, pas de fausse pudeur ici, effeuillez-vous et venez vous baigner ! dit-elle en tendant une main engageante vers lui tout en lui lançant un regard de biche entre ses cils.

Soudain la physionomie d'Helena changea pour faire place à une expression de dégoût. Elle laissa retomber son bras, toisant la jeune femme qui venait de s'approcher d'Allan. Miranda Stilton ! Cette abjection était revenue à Somber ! Sans dire un mot elle fit volte face et tourna le dos à Allan, houspillant les garçons qui mettaient une lenteur infinie à se déshabiller.
Puis elle donna le ton et s'élança vers la mer, suivie par la horde de lycéens surexcités.

Isolés de tous les regards, Brian et Willow s'embrassaient langoureusement dans l'eau, avançant de plus en plus vers le large, jusqu'à ce que l'eau leur arrive à peu près à la taille. Elle sentit les mains de Brian soulever son t-shirt noir et s'éloigna un peu, avec un air gêné.

Je ne crois pas que ça soit une bonne idée…

Murmura-t-elle. A vrai dire, elle n'avait pas imaginé des retrouvailles avec Brian, dans l'eau, le jour de la fête de l'été. N'importe qui pouvait arriver…
Puis elle réfléchit à toutes les choses qu'elle n'avait jamais faites, comme monter sur scène. Ce n'était peut être pas une si bonne idée de ne rien tenter. Et puis Brian ne devait pas vraiment être ravi, c'était elle qui l'avait attiré dans l'eau…
Elle releva ses yeux verts en direction de ceux de Brian et posa ses mains sur son torse. De grandes marques étaient visibles sur les avant bras de la jeune fille. Will avait cru qu'elle avait perdu Brian pour de bon et s'était de nouveau lacéré avec de multiples lames…

Finalement…

Ajouta-t-elle doucement avec le sourire. Will enleva son t-shirt qu'elle envoya un peu plus loin, dévoilant son soutien gorge, faisant comprendre à Brian qu'elle était plus ou moins disposée à se laisser faire. Son sourire coquin montra qu'elle l'était plutôt plus que moins et qu'elle n'était plus prête à laisser sa place à n'importe quelle garce !